Dans cet article, nous allons voir un outil que je trouve très intéressant pour comprendre la psychologie humaine et ses rouages.
La thérapie des schémas de Young s’inscrit dans le courant des thérapies cognitivo comportementales de 3e vague. La première vague ne s’intéresse qu’aux comportements (Pavlov, Skinner avec leurs études sur le conditionnement opérant sur les chiens et les animaux). La deuxième vague a ajouté l’analyse et la modification des cognitions pour traiter plus en profondeur les pathologies. La troisième vague ajoute les émotions aux traitements réalisés. Ainsi la thérapie des schémas s’intéresse au comportement, aux cognitions et aux émotions.
Jeffrey Young postule qu’afin de nous créer dès la petite enfance nous traduisons des informations de premier ordre (sensorielle) en données de second ordre (informationnelle). Cette jonction est facilitée par l’interprétation des sensations faîtes par l’entourage. Ces raccourcis cognitifs permettent de gagner du temps, mais ont la fâcheuse tendance de conditionner notre futur. Chacune de ces constructions est nommée par Jeffrey Young, des schémas.
Il les a classés selon 5 grandes catégories types :
1.La séparation & le rejet :
Cette première catégorie de schéma naît dans un environnement où le milieu familial n’est pas stable, voire maltraitant. L’enfant ne peut alors pas développer un sentiment de sécurité suffisant pour explorer et comprendre son environnement (pour plus de détails, voir les travaux de Bowlby). En grandissant, il développe alors une crainte excessive envers les autres et le sentiment que personne ne sera là pour lui. Ceci l’amène à s’isoler et à se dévaloriser.
2.Le manque d’autonomie & de performance :
À l’inverse, ce schéma-là naît dans une famille surprotectrice (rarement sous-protectrice, même si le cas a pu arriver). La famille va alors exercer une pression constante sur l’enfant afin qu’il ne se blesse pas, créant un déficit dans la prise d’initiative de cet enfant. L’exploration de son environnement sera alors limitée engendrant un déficit d’autonomie et de performance chez l’enfant.
3.Le manque de limite :
À l’opposé du précédent, l’enfant est dans une famille très permissive. L’autorisant à faire tout ce qu’il veut sans limites. L’enfant croira alors en grandissant que tout lui est permis et que tout lui est dû, oubliant alors complètement de prendre en compte l’avis des autres.
4.L’orientation vers les autres :
A contrario, l’enfant ici naît et doit s’occuper des autres (car il est l’aîné, car la mère ou le père est malade…). L’enfant va alors construire sa personnalité autour de l’aide aux autres, se définissant comme une bonne ou une mauvaise personne en fonction de l’avis qui lui est renvoyé.
5.La survigilance & l’inhibition:
Dans ce cas, l’enfant est dans une famille très stricte, où les règles passent avant l’affection. L’enfant devra alors respecter chacune des règles établies avant de pouvoir faire ce qu’il veut. Les profils types des enfants de ce groupe sont exigeants (pouvant aller jusqu’à l’hétéro ou l’autopunition), dans un surcontrôle émotionnel, et pessimiste.
Chacun de ces schémas construit profondément la psychologie d’une personne, l’amenant à traduire son environnement de cette façon-là de manière quasi automatique. Il faut une première réflexion sur le fait que chaque pensée n’est que notre interprétation et jamais le reflet exact de la réalité pour pouvoir commencer à travailler sur les concepts qui nous habitent.
Chaque ressenti est traduit par votre cerveau. Ainsi nous ne pouvons jamais avoir de données objectives, uniquement des données subjectives. Lorsque vous lisez ces lignes, par exemple, vous traduisez ce que vos yeux voient : des couleurs noires sur du blanc, que vous interprétez comme des lettres qui signifient des mots et ont un sens dans la phrase. Pour être purement objectif, il faudrait être au-delà du signifié et alors les mots resteraient des taches de couleurs sans concept apparenté. Ainsi vous retourneriez dans un état contemplatif d’où vos schémas vous ont tiré aux prémices de votre vie. Bienvenu dans la médiation 😊
Si vous êtes prêt à remettre en question votre façon de penser, alors commencez à analyser chaque interprétation que vous faites de la réalité sous le crible de la raison en démontant les biais suggestifs dus à votre éducation.
Notez chacun des biais et recoupez-les sous les distorsions cognitives précédemment vues. Ex. : Quelqu’un me percute dans la rue. Je pense : « il pourrait faire attention. » Si je me pose la question : « pourquoi, devrait-il faire attention ? » Je pourrais répondre : « Parce qu’il me doit le respect. » Ainsi j’active un schéma de type manque de limites, avec une impression que tout le monde doit me respecter.
Petite précision à faire : Évidemment que le respect est important, mais ce cheminement de pensée est dû à une somme de code acquis par mon expérience. Le mieux serait de ne pas activer de schéma afin de ne pas conditionner mon expérience dans un cadre restrictif. Si la personne me bouscule et que je ressens la sensation de son corps sur le mien, ceci peut être une expérience sensorielle agréable et ne pas se ternir en une interprétation de manque de respect.
Ainsi si toute la vie est à l’image d’une immense danse sensorielle, alors les interactions ne seront plus que des couleurs et des sons et votre univers ne sera plus qu’une immense toile de maître dessinée par la Vie.
Je vous souhaite de vous épanouir sur le chemin des possibles, sans oublier qu’il en existe une infinité qui pourrait vous plaire à chaque instant. N’hésitez pas à choisir les choses que vous voulez vivre. La vie n’est pas un labeur, c’est un choix de l’existence pour vivre dans la félicité à chaque instant. Vous êtes le maître de vos vies, ne l’oubliez pas !
Pour aller plus loin, voici quelques vidéos:
Aller plus loin dans la théorie:
Découvrez les solutions pour se sortir de ses schémas :
Aller encore plus loin avec les solutions possibles:
1 réflexion au sujet de “La thérapie des schémas de Jeffrey Young, ou comment réinventer sa vie”