Toute parole est comme un écho dans une vallée déserte.
Je n’ai aucun goût, aucune aversion.
Aussi, j’ai dépassé le désir et le rejet.
Dans ses phrases, Milarépa explique la finalité de son parcours religieux. Les paroles ne sont redevenues que du vent et non la recherche égotique de l’écho de ses paroles. Lorsque l’on parle, on ne recherche la plupart du temps que l’éloge des personnes extérieures ou la validation de ses croyances intérieures. Mais ceci est-il vraiment nécessaire ?
Le fait qu’une vallée déserte en soit l’écho est la représentation de l’esprit du méditant, inconditionné à une forme, mais bien vaste comme l’univers.
On retrouve ce concept dans cette citation :
Car la parole n’est que le reflet de notre jugement. Sans jugement, il n’y a plus besoin de parole. Juste d’exister. Cet état doit être trouvé en Soi, sans se couper de la voix, mais en ne développant plus « aucun goût, aucune aversion » pour les choses extérieures. Ainsi ceci permet de rester en constante contemplation dans son espace intérieur, accueilli par tout l’extérieur, en parfaite méditation avec son être profond, vibrant et présent à chaque instant. Cet état est perceptible dans les moments de parfaite contemplation, quand le « je » a totalement disparu pour ne laisser place qu’à une présence… une extase !
Dans cet état, il n’y a plus de « désir » ni de « rejet » puisque cette pulsion est tuée dans l’œuf, à sa racine : le goût et l’aversion.
Comme l’expliquent les yoga-sutras de Patanjali ( ~ 200 av J.C.) :
Verset II.7 : « L’attraction du désir trouve son origine dans le plaisir ».
Le goût pour quelque chose est trouvé dans le plaisir qu’apporte cette chose (cette chose a du goût, je l’aime bien).
Verset II.8 : « L’aversion trouve son origine dans la souffrance ».
Nous rejetons ce qui nous fait souffrir afin de préserver notre corps physique et notre égo.
Le Vrai Soi ne peut être touché par tout cela…
… Car il est l’essence, le noyau de toute chose !
Pour aller plus loin, je vous propose cette pensée: